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Observatoire Forte hausse des cours du sucre

Le marché mondial du sucre est en pleine forme. © Cédric Faimali/GFA

Les cours mondiaux du sucre atteignent des sommets plus hauts mais se répercutent plus lentement sur le marché européen.

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« Le marché mondial du sucre est en pleine forme, avec un plus haut niveau jamais vu depuis cinq ans », signale Timothé Masson, de la CGB (1). En effet, les cours du sucre blanc frôlent, à ce jour, les 600 $/t. Ceux du sucre brut progressent aussi, mais dans une moindre mesure : le différentiel entre les deux produits n’a jamais été aussi élevé depuis onze ans (150 $/t).

Le Brésil, qui produit 40 % du sucre exporté dans le monde, est un premier facteur de hausse.

« Avec le prix du pétrole, les producteurs de canne à sucre favorisent l’éthanol », indique Timothé Masson. Depuis le 1er avril, 61 % de la canne ont été alloués à de l’éthanol, soit 6 points de plus qu’en 2021-2022. « C’est conséquent : un point de plus à l’éthanol, c’est presque 1 Mt de sucre en moins du Brésil, soit la production de trois ou quatre usines en France », souligne-t-il.

La production de l’Inde soutient aussi les prix, avec des niveaux annoncés similaires à l’an passé alors qu’elle était en progression depuis quelques années. Ainsi, 2022-2023 devrait constituer une quatrième campagne déficitaire en sucre, avec 1 Mt.

Besoin de souplesse

Ces tendances au niveau mondial mettent du temps à se répercuter sur le marché européen, actuellement à 436 €/t. Toutefois, le prix spot, lui, dépasse les 900 €/t : « Les négociations, qui ont commencé en mai-juin, vont démarrer à 600-700 €/t », précise Timothé Masson. Une hausse qui n’est pas superflue puisque les coûts pour les transformateurs (gaz, pétrole) et pour les betteraviers (GNR, azote, potasse, phosphates) sont en nette progression.

« Au-delà de la nécessaire répercussion sur les prix de betterave, dont les annonces sont attendues, les producteurs ont aussi besoin de plus de souplesse sur leurs engagements de semis pour éviter des choix trop brutaux : il en va du maintien des surfaces betteravières en France. »

Charlotte Salmon

(1) Confédération générale des planteurs de betteraves.

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